La nuit des fantômes à Bautzen
Sur le tableau en pierre de l‘entrée on peut lire :
« V:C:B:F:C:1789 »
Ces lettres sont l’acronyme de la phrase latine suivante :
« Venerabile Capituluin Budissinense fieri curavit »
Signification : « Le respectable conseil municipal a fait construire cette maison. »
Le doyen a fait bâtir le bâtiment vers 1788/89 comme un petit château sur un lieu d’incendie. L’histoire assez spéciale de la maison naquit au 17ième siècle dans le vestibule de l’avocat Christian Keilpflug. Tout se déroula juste avant noël en 1683 et les événements troublèrent la population entière de Bautzen (anciennement « Budissin ») durant quelque temps.
Le 20 décembre 1683 une forme fantomatique apparut à Madame Eva Catharina Keilpflug, l’épouse de Christian Keilpflug. Le fantôme disait qu’il avait été tué et enterré dans la cave de la maison.
Cela faisait 300 ans que la maison était le lieu d’une histoire d’horreur.
Madame Keilpflug, terrorisée, s’en alla sans rien dire. Ceci fit en sorte que l’apparition du fantôme s’intensifia. De temps en temps, elle apparaissait au bout des escaliers, cliquetait avec des chaînes, jetait des pierres sur la servante, menaçait les habitants de la maison et voulait mettre le feu. Craignant un grand incendie, la population de Bautzen mettait toutes ses affaires dans ses caves. De plus, le conseil gardait les rues jour et nuit.
Les apparitions ne cessèrent qu’au début d’octobre.
Des prêtres de toutes les confessions s’étaient occupés de Madame Keilpflug et même le Ministère Clérical s’était impliqué. Ce qui est certain, c’est qu’il y eut une fête le 8 octobre 1684 pour célébrer la fin de l’horreur. Rien ne permet de savoir si tout n’était qu’une mauvaise blague ou même une invention de Madame Keilpflug. Par contre il est permis de suspecter le secrétaire de la famille puisqu’il n’avait qu’un maigre salaire, mais buvait et jouait chaque jour et était toujours en possession d’une forte somme d’argent.
Le fantôme ne se montra plus jamais. Le cruel jeu cessa et la « ville saignante Budissin » n’affronta plus un tel destin comme en 1634 lors du grand incendie.
Traduit par Lisa Nitsche, Maryse Charbonneau